mercredi 11 novembre 2009

TIMOTEÏ POTISEK EST MORT

Timoteï Potisek n'a pas survécu aux conséquences de sa chute, vendredi, sur le terrain de Loon-Plage.

Mardi 10 Novembre, peu après 16 h, le pilote dunkerquois est parti à l'âge de 25 ans.

Champion précoce, double vainqueur de l'Enduropale, le Dunkerquois disparaît alors que sa carrière ne faisait presque que commencer.

Timoteï Potisek est arraché à l'affection d'une famille qui vivait ensemble et intensément sa passion du motocross.

La disparation de celui qui s'était surnommé le « surfeur des sables » déclenche une impressionnante vague d'émotion.

Depuis vendredi, il ne faisait guère de doutes que c'était un drame qui s'était noué, sur le circuit Bernard-Gouvart de Loon-Plage.



Après cinq jours de survie, Timoteï Potisek a été emporté par ses blessures.

Le destin est tragique. Le Dunkerquois disparaît au moment où son avenir d'homme et de champion était coloré de promesses. Il avait épousé Aurélie, cet été, sa compagne depuis l'adolescence. Ensemble, ils aménageaient à leurs goûts une maison, à Bierne.

Son avenir sportif s'annonçait radieux. Il avait remporté à la régulière, en février dernier, son deuxième Enduropale au Touquet, face à son adversaire patenté, le Dunkerquois Arnaud Demeester. Les duels de ces hommes sublimaient cette épreuve atypique, comme ils servaient la notoriété des deux pilotes.

Avec le retrait de « Sandman », la voie était libre pour le « surfeur des Sables ».

Depuis 1998, il était écrit que sa trajectoire serait pavée d'or.

Ce jour de février, à 14 ans, Timoteï Potisek avait bouclé l'Enduro à la... 41e place (scratch) et s'était imposé en 125 cc ! Une graine de champion était née.

Avec ce talent fou, cet engagement et son instinct de compétiteur, Timoteï Potisek s'avançait comme l'élu de la fratrie pour le motocross.

Son jumeau, Mateï, et Sergeï, le frère aîné, avaient aussi hérité des gènes du papa, si près de s'imposer au Touquet dans les années 80. Mais si le premier avait opté pour le métier de chirurgien-dentiste, si le second s'était orienté vers une carrière d'opticien, Timoteï avait stoppé ses études après le bac pour vivre pleinement ses rêves de pilote professionnel.

Le champion dunkerquois a vécu intensément sa passion, avec le privilège des sportifs de haut niveau. Celui de se muer, de temps en temps, en marchands de bonheur pour leurs proches. « Cette victoire au Touquet, je la veux pour l'offrir à mon père », annonçait-il, dès 2002.

Il faut se figurer ce qu'était l'Enduropale pour les Potisek. Une course à enjeux, mais aussi et surtout un fantastique prétexte à la rencontre et au partage, dans la maison que Rudy et Marie-Annick, les parents, louaient chaque année, au Touquet, le week-end de l'épreuve.


« On ne peut pas expliquer comment c'était quand Tim a gagné (2006).


On ne peut pas définir le regard qu'avaient les gens ce jour-là », racontait Mateï, en février dernier, quarante-huit heures avant la deuxième victoire de son jumeau dans la station des Quatre saisons.

Timoteï Potisek était un être attachant. Espiègle, jeune homme au verbe franc, il déconcertait parfois ceux qui ne dépassaient pas les apparences. Quand il se sentait le meilleur, il le disait. Simplement. Évitant l'hypocrisie des êtres faussement modestes.

Le Dunkerquois avait les traits du champion charismatique, mais aussi accessible, dans cette discipline si exigeante. Samedi matin, lors de la marche initiée par Mateï ou lors des obsèques (1), un dernier hommage sera rendu à l'homme et au champion.

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